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01/07/2013

Espionnage US : l'Europe ridicule

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Révélations du transfuge Edward Snowden au Guardian et au Spiegel (mais qui pourrait s'en étonner ?) :

 


 

...le système PRISM de la NSA espionne les bureaux et les réseaux de la Commission européenne et de ses Etats membres, y compris à l'ONU ! Il ne fallait pas le dire. Crise de nerfs à Bruxelles : « Entre partenaires, on n'espionne pas ! », s'écrie la commissaire luxembourgeoise Reding. «Clarté, vérité et transparence, c'est ce qu'on peut et doit attendre de nos amis et alliés », affirme le commissaire français Barnier. Tout ça mérite discussion.

1. Washington « ami et allié » en 2013 ? Au nom de cette fiction, les Européens se sont assujettis à la très étrange attitude étatsunienne envers les pays musulmans : dépenser des milliards en opérations « anti-terroristes » (Afghanistan) ou « anti-dictateurs » (Irak, Libye, Syrie), au seul bénéfice de l'islamisme sunnite financé par nos autres « alliés » : Doha et Ryad. Cette perversité continue sans qu'aucun responsable européen, surtout à Paris, ne semble capable de voir qu'il s'agit d'une folie contraire à nos intérêts.

2. Mme Reding ajoute : «On ne peut pas négocier sur un grand marché transatlantique s’il y a le moindre doute que nos partenaires ciblent des écoutes vers les bureaux des négociateurs européens... Il faut que les Etats-Unis dissipent ces doutes très rapidement.» Phrases ridicules pour trois raisons : a) en 2013, le « grand marché transatlantique » tant souhaité par Bruxelles (c'est son véritable but depuis Jean Monnet) intéresse Washington moins que le Pacifique et l'Asie ; b) les écoutes américaines étant un fait, ce que Mme Reding demande aux Américains est simplement de le démentir, donc de mentir, pour que la « négociation »[1] puisse reprendre ; c) et reprendre « très rapidement », dit-elle, comme si la fusion de l'UE avec l'Amérique du Nord était une urgence pour la Commission...

3. Washington répond, avec mépris, que l'espionnage est monnaie courante et qu'il n'y a pas à épiloguer.

L'UE avait pour postulat la fin de l'histoire, la fin du politique et le règne de la technocratie. Elle reçoit le démenti de la réalité en pleine figure – à ceci près que l'UE n'a pas de figure, étant une abstraction machinique. Mme Taubira (avec son éloquence de comice agricole) tonne que si Washington avait espionné l'UE ce serait un « acte d'hostilité inqualifiable » ; elle se trompe, cet acte est qualifiable : il relève de ce qu'on appelle les intérêts politico-économiques divergents. Les députés et ministres français ne savent plus ce que c'est ? On pourra le leur expliquer, dès qu'ils auront fini de s'occuper à étendre la guerre civile syrienne pour le compte de « nos amis et alliés ».

 

L'OTAN espionne l'UE - Détail significatif rappelé par le Spiegel : « Il y a cinq ans, les services de sécurité européens ont constaté l'existence d'un système d'écoutes et d'espionnage sur le bâtiment Justus Lipsius, siège du conseil de l'UE, qui remontait jusqu'au QG de l'OTAN.»

 

 

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[1] les droits de douane étant déjà très bas, la seule chose que l'UE « négocie » est sa propre capitulation dans des domaines écologiques et agro-alimentaires, au contrepied de la volonté des peuples européens.

 

 

Commentaires

> Les frontières du ridicule sont en effet pulvérisées...
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Écrit par : collignon / | 01/07/2013

SIMPLE

> Mme Taubira oscillerait-elle entre autisme et naiveté, ou bien faut-il y voir cynisme politique ? Pour ma part l'option est prise !
Sa rhétorique est simple : 1) elle met arbitrairement en doute le fait ("si"); 2) elle renforce son point 1 en disant que cela est inimaginable (qualifier les USA d'avoir une "attitude hostile inqualifiable" [alors que sur tant de pays plus hostiles on ne l'entend pas..]).
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Écrit par : franz / | 01/07/2013

ETAT VOYOU

> C'est Alternatives Internationales qui avait appliqué le concept d'« Etat-voyou » aux Etats-Unis, sous la présidence du Bush jr. ; l'agence Chine Nouvelle a pris le relais, en les qualifiant de « plus grand voyou de notre temps ». Qu'est-ce qui peut bien distinguer une organisation criminelle d'un Etat, lorsque l'une et l'autre se rendent coupables des mêmes pratiques?
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Écrit par : Blaise / | 01/07/2013

DAMAGE CONTROL

> Je parie que ça va se jouer en trois temps :
1) Protestations très vigoureuses de l'UE. (Nous la jouons).
2) Réponse alambiquée des USA.
3) Déclaration de l'UE de sa satisfaction de la réponse US.
Circulez, rien à voir. Vous pourrez continuer à transmettre aux services secrets US vos opinions. Si vous voulez les garder pour vous, ce sera la même chose. Ils seront au courant. Le reste n'est que du "damage control" pour nous faire avaler que tout va bien et qu'il ne faut pas se faire du souci sur ce point.
Je pensais que Bruxelles était loin de la réalité des populations. Washington n'est pas foutue de faire attention à l'opinion de ses citoyens, alors quand les derniers obstacles à notre soumission à ses volontés auront sauté Bruxelles pourra faire dans la politique de proximité (réguler le GPA par exemple).
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Écrit par : DidierF / | 01/07/2013

FLOWER PILGRIM

> Fleur Pellerin, "ministre de l'Economie numérique" et ultralibérale atlantiste (ce qui n'est plus une originalité au PS), minimise tant qu'elle peut le scandale Prism. Pour elle, c'est normal et non alarmant que les USA nous espionnent : "d'ailleurs ils l'ont déjà fait au moment de la guerre d'Irak" (vous savez, cette guerre si utile que la France n'a honteusement pas faite alors que tous les vrais amis de l'Amérique en étaient).
La seule chose qui choque Flower Pilgrim c'est qu'on espionne les communications privées. L'adversaire c'est l'Etat, mais les consommateurs c'est sacré.
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Écrit par : défoliante / | 01/07/2013

TECHNOCRATES OUTRAGéS

> Pauvre Taubira ! Le grotesque de ses commentaires le dispute au ridicule et à l'incompétence arrogante.
Quand on pense que c'est ça qui prétend donner des leçons au petit peuple...
La Reding ne vaut guère mieux ! Si ce n'était affligeant à l'extrême, tous ces propos de technocrates outragés seraient du plus haut comique.
Les réponses cinglantes de mépris de Washington à ses commis serviles de Bruxelles ne sont guère moins amènes que les coups de fouets des Tatars donnés aux vaincus déguenillés des plaines centrales traînés en esclavage...
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Écrit par : Réginald de Coucy / | 01/07/2013

ASILE POLITIQUE

> Beaucoup de gens en France proposent l'asile politique à Edward Snowden : http://fr.news.yahoo.com/les-appels-à-accorder-lasile-à-snowden-se-064944494.html
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Écrit par : bonnie boat / | 01/07/2013

GESTICULATIONS

> Il s'agit purement et simplement de gesticulations de circonstances, à destination de "l'homme de la rue" qui n'a pas encore intégré les réflexes de "bourgeoisie compradore" qui sont ceux de nos "élites", ou de ce qui en tient lieu.
En "temps normal" (c-à-d. quand ces écoutes "de routine" ne font pas les 'unes' à cause de boy-scouts attardés tels que Snowden), - en petit comité - cela suscite auprès des grands "indignés" actuels, tout au plus un haussement d'épaules agacé. Cela cadre parfaitement avec l'analyse de PP.
Tout cela était su depuis bien longtemps par nos gouvernements et le "tout Bruxelles". PP rappelle très à propos l'épisode des micros placés dans les salles de réunion du Juste Lipse, découverts il y a quelques années, et dont la 'signature' était évidente. A l'époque, personne ne manifesta trop d'empressement à identifier précisément les commanditaires.
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Écrit par : jwarren / | 02/07/2013

Echelon et Cie

> Aux US, rien de nouveau: lire ici : http://lesmoutonsenrages.fr/2013/07/02/espionnage-des-etats-unis-comment-nous-ecoutent-ils/

Nous avons aussi notre réseau Echelon qui espionne euh... je sais pas qui :o)
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Écrit par : blh / | 02/07/2013

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